écotrail de Paris – 29 mars 2014

Enorme course de Nicolas sur ce trail  de 80 km avec un dénivelé de 1500mD+. depuis Saint-Quentin-en-Yvelines en passant par Versailles, la forêt de Meudon, le Domaine de Saint-Cloud jusqu’aux quais de Seine et une arrivée au Trocadéro .

Nom Temps Place Catégorie Place Catégorie
Nicolas D’OLIVEIRA 07:22:34 40 SE H 21

 

Le récit de la course par Nicolas précédé de l’analyse de Jean Jacques :
[..] Nicolas a réalisé une excellente course,  en parcourant les 80 km de l’Eco trail de Paris en 7h22 et en prenant la 40ème place de l’épreuve.
Je vous livre ici son témoignage, très riche en enseignements.
Nous apprenons qu’il faut gérer ses allures dès le départ. Nicolas parcourra les 10 premiers km en 39′. Il lui faudra un long moment pour récupérer et retrouver toute l’énergie nécessaire afin de poursuivre l’épreuve. En effet, un départ plus prudent, lui aurait certainement permis de « faire encore mieux ».
Il nous livre quelques petites astuces, qui consistent par exemple à partir avec un sac « allégé » lorsque vous avez la possibilité de courir avec une assistance.
A ce propos l’alimentation, l’hydratation régulières pendant la course sont fondamentales.
A un moment, le sucré « ne passe plus ». Le « salé » prend le relais…Mais, pas n’importe comment.
« Les petits cubes de gruyère » préparés en amont, permettent au corps de mieux assimiler la transition….
Enfin, il nous démontre l’importance du « mental », dans le déroulement d’une telle épreuve.  Vous pouvez parfois vous sentir mal, au point de songer à l’abandon et 10 km plus loin, vous envoler de nouveau.
Nous passons d’un état à un autre, du sentiment d’épuisement à l’euphorie à l’approche du dénouement, en passant par toutes les sensations intermédiaires.
Il faut être « costaud » mentalement pour supporter de tels sentiments opposés en si peu de temps. Il faut parfois, s’arrêter un peu plus longtemps que prévu au ravito, s’arroser la tête, marcher, le temps de reprendre des forces, se fixer des objectifs intermédiaires, comme atteindre le prochain ravitaillement….
Ce sont tous ces petits détails qui permettent d’aller au bout de l’aventure. C’est ce que nous propose Nicolas. Tirez-en le meilleur parti.
Merci Nicolas et bonne lecture à tous.
J.Jacques

La course , par Nicolas :
Samedi 29 mars, je rejoins la base de loisirs de St Quentin en Yvelines pour prendre le départ de mon 1er Ultra de la saison!
Je peaufine les derniers détails de mon sac avant de rejoindre la ligne de départ et au passage, une petite photo avec le futur vainqueur !
Je prends place dans les starting-blocks ! Je me retrouve aux côtés de Manu Gault, Sylvain Court, Romuald De Paepe, Benoît Holzerny, Thomas St Girons, Vincent Viet et bien d’autres… J’échange quelques politesses avec Sylvaine Cussot, elle est surprise de voir mon sac si peu rempli, j’ai pris juste ce qu’il me fallait jusqu’au 22eme km et ensuite je chargerai davantage…
12h00 : départ, c’est parti pour 80km, le rythme est annoncé, je sors de la base de loisirs à 15-16km/h alors je n’imagine pas devant…
Je sais que je ne dois pas essayer de m’accrocher, pour éviter de le payer en fin de course, mais je ne veux pas trop ralentir par crainte de ne pas réussir à revenir en fin de course. Alors je fais le choix de garder cette allure jusqu’au 22ème km. Je reste à distance du groupe « élites », je double Fabien Chartroire 2 fois… bon ok il s’est arrêté pour se soulager, il me reprend très vite avant de faire l’effort de rejoindre le groupe de tête (il finira 2eme) énorme!  
Je m’hydrate correctement il va faire chaud aujourd’hui, quelques gorgées de ma boisson isotonique, et je prends l’équivalent d’un gel par heure, j’en profite pendant que le sucré passe encore. Je croise Arnaud à plusieurs reprise, je lui dis que tout va bien, il en profite pour m’accompagner à vélo et me décrire la 2eme partie du parcours qui s’annonce plus corsée.
J’arrive au ravito de Buc à 10′ du groupe de tête je suis alors 19ème, je retrouve Mathilde qui me donne mes 2 gourdes, il commence à faire chaud, et le prochain ravito est au 45e, je repars peux être trop vite, j’aurais dû remplir ma poche à eau…
J’attaque la 2e partie du tracé en direction de Meudon bien déterminé, les 1ère bosses passent plutôt bien, j’alterne course et marche en montée et s’en suit une partie plus compliqué à gérer par ce temps chaud, je me retrouve très vite à cours d’eau, une baisse de régime nette me fait même stopper en pleine montée… aiiie!
Je dois tenir. Le prochain ravito est proche, on m’annonce 3 km,  j’ai l’impression de courir depuis 10 km déjà, la 1ère féminine me dépose proprement, je n’arrive pas à suivre, ça c’est fait, je suis tellement au fond que j’en perds mon chemin et je me retrouve seul au milieu d’un énorme pétard !  Je décide de faire demi-tour, si je monte la côte, je vais y rester…
En redescendant j’aperçois 2 coureurs, j’en profite pour repartir avec eux en serrant les dents et en gardant le rythme.
J’arrive à Meudon, je vois Mathilde qui me dit que tout le monde est mal, le soleil a fait des ravages! Contrôle du sac rapide, je ne me sens pas bien, chaleur, plus de jus, c’est dur.
 Je prends le temps de me refaire tranquillement, je remplis mon sac, me passe la tête sous le jet d’eau,  je bois du coca coupé à l’eau, et je mange des cubes de gruyère coupés en amont pour la course, le sucré ne passe plus,  et je finis par 1 shot de gel. Je charge, il  faut que ça reparte!!! Je change de tee-shirt et décide de repartir en direction de Chaville, et je verrais comment je me sentirais dans 10km.
L’allure n’est pas la même qu’au départ, mais petit à petit, les jambes reviennent et ça va mieux. Je reprends quelques places perdues pendant mon ravitaillement. J’ai bien fait de prendre mon temps, je récupère même quelques coureurs.
Ravito de Chaville au 55eme, ça va beaucoup mieux, shot de gel, une petite soupe et ça repart. Je sais qu’après st Cloud c’est fini, facile!!! Je faisais moins le malin au 45ème, mais maintenant ça va nettement mieux. Je repars avec la 2ème féminine, le rythme me convient, on en profite pour échanger quelques mots, et sans le vouloir je finis par la doubler et rattraper un beau petit peloton, ça fait du bien au moral, j’ai hâte de rejoindre st Cloud, un terrain que je connais bien, c’est là que je réalise mes sorties longues.
67ème km ravito de st Cloud, dernière ligne droite vers la tour Eiffel, je prends un dernier shoot de gel pour bien finir, je m’hydrate et direction les quais pour les 10 derniers kms. Je suis étonnement bien en cette fin de course et j’espère pouvoir accélérer un peu, c’est le cas dans les descentes de st Cloud et sur les débuts des quais de Seine.  A 5km de l’arrivée, 2 petites crampes me prennent et m’obligent à m’étirer quelques secondes, moi qui n’avait jamais connu ça, c’est fait! Les derniers Kms, passage sur l’ile des cygnes, et dernière série de marches à monter au pont de Bir-Hakeim, j’ai hésité à prendre les escalators, mais par respect des autres coureurs je préfère rester sportif!
Dernier virage et je rejoins l’arrivée du Trocadéro en 7h22, des conditions pas habituelles pour nous les coureurs aujourd’hui en ce début de saison…
Je perds certainement quelques minutes aux ravitos, et aussi à cause de mon départ peux être trop rapide… mais c’est comme ça que l’on apprend !

Nicolas

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